Cacherout et élévation de la matière

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Dans la tradition juive, manger ne relève pas simplement de la survie ou du plaisir. C’est un acte sacré, un moyen de sanctifier le monde matériel. La cacherout ne consiste pas à se priver mais à transformer. Elle est un des leviers les plus puissants de tikoun ha’olam – la réparation du monde.


1. Transformer le manger en acte divin

Rabbi Avraham Yits’hak HaCohen Kook écrivait que la cacherout vise à éduquer la sensibilité de l’âme. Ce n’est pas la nourriture qui élève l’homme, mais l’intention avec laquelle il la consomme. Manger selon la halakha transforme l’instinct en service divin.

Le Ramban (sur Vayikra 11) explique que les aliments interdits affectent le cœur et l’âme, rendant l’homme plus bestial. À l’inverse, un repas kasher, consommé avec gratitude et maîtrise, devient un véritable korban – une offrande.


2. Brakhot : le tikoun quotidien


Nos Sages affirment :

« Tout celui qui profite de ce monde sans bénédiction, c’est comme s’il volait Dieu » (Brakhot 35a).

Dire une brakha, c’est reconnaître que tout vient de Lui. C’est sortir l’objet de la matérialité brute pour l’amener dans la dimension du sens.

Le Rabbi de Loubavitch enseigne que chaque brakha est un acte d’éveil de la conscience divine en nous. Elle permet d’extirper les étincelles saintes cachées dans les aliments, comme le décrit le Ari Zal dans Etz ‘Haïm.


3. Zohar : la bouche qui sanctifie élève l’âme

Le Zohar (Parachat Emor) dévoile un secret profond : « La bouche qui récite des bénédictions devient un instrument de lumière dans tous les mondes. » Cela signifie que le simple fait de dire Baroukh Ata Hachem agit dans les sphères célestes.

Rabbi Chimon bar Yo’haï décrit comment la parole sacrée crée des élévations, non seulement pour l’âme de celui qui parle, mais pour toutes les créatures concernées. Manger kasher, c’est aussi parler kasher – avec bénédiction, avec conscience, avec élévation.


Conclusion

La cacherout nous rappelle que chaque bouchée, chaque parole, chaque bénédiction peut élever ou abaisser notre être. En choisissant de manger avec conscience, selon la Torah, nous choisissons d’insuffler de la sainteté dans les fibres les plus ordinaires de notre quotidien.

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