Introduction 🕊️✨
Le Judaïsme accorde une place centrale à la paix sociale, non pas comme simple absence de conflit, mais comme fondement sacré de l’harmonie entre les hommes. Le *Tikoun* du monde commence par le *Tikoun* des relations humaines, et le *Shalom* est bien plus qu’un idéal moral : il incarne une des facettes les plus sublimes du divin. Comment notre tradition envisage-t-elle cet impératif de paix ? Quelles sont les sources qui nous guident à ce sujet ? Explorons les fondements spirituels de la paix sociale à travers les textes sacrés.
Le Shalom comme nom de D.ieu (Talmud)
Le Talmud affirme que l’un des noms de D.ieu est Shalom (paix), soulignant ainsi la dimension sacrée de ce principe : « Le Saint béni soit-Il est appelé Shalom » (Brakhot 56b). Ce n’est pas un simple qualificatif ; il s’agit d’une identité divine. De ce fait, chaque atteinte à la paix entre les hommes est aussi une atteinte au Nom de D.ieu lui-même.
« Celui qui salue son prochain avec le mot “Shalom” doit avoir l’intention de mentionner le Nom de D.ieu. »
(Talmud, Chabbat 10b)
Cette perspective transforme chaque échange humain en potentiel sanctuaire. Le *Tikoun* personnel passe alors par la manière dont nous construisons des liens paisibles autour de nous. La Kabbale enseigne que le *Shalom* est ce qui unit les forces opposées et restaure l’unité divine fracturée par nos désaccords terrestres.
Pirké Avot : sois un élève d’Aaron, aimant la paix
Dans Pirké Avot, Hillel nous exhorte : « Sois parmi les disciples d’Aaron, aimant la paix, poursuivant la paix, aimant les créatures et les rapprochant de la Torah » (Avot 1:12). Aaron, frère de Moché, est présenté comme l’archétype de celui qui établit la paix, non par compromis, mais par amour profond de chaque âme.
« Ohev Chalom veRodef Chalom » (« aimant la paix et la poursuivant »)
(Avot 1:12)
Le *Tikoun* inspiré d’Aaron commence par le regard que l’on porte sur l’autre. Aimer la paix, c’est vouloir sincèrement l’union, même au prix de notre propre ego. La *Hassidout* explique qu’Aaron allait jusqu’à mentir légèrement — mais positivement — pour réconcilier les individus. L’amour de la paix peut donc s’exprimer activement, sans naïveté, mais avec sagesse et courage.
Ne pas provoquer de disputes (makhloket) inutiles
La Torah condamne fermement la discorde gratuite. Le Talmud rapporte que « toute dispute qui n’est pas pour le Ciel est vouée à l’échec » (Avot 5:17). La *makhloket* est alors une fracture spirituelle qui éloigne la Présence divine. À l’inverse, les controverses *leshem Chamaïm* (pour l’amour du Ciel) sont constructives, comme celles entre Hillel et Chamaï.
« Que soit comme la dispute de Qora’h et son assemblée, et non comme celle de Hillel et Chamaï »
(Avot 5:17)
Le *Tikoun* de la société passe par la responsabilité individuelle de ne pas attiser les conflits, même sous couvert de vérité. Rav Eliahou Dessler explique qu’il est préférable de renoncer à une vérité qui divise si elle ne permet pas une croissance morale chez l’autre. Le silence peut parfois être la voix du *Shalom*, et donc, la voix d’Hachem.
Conclusion 💡📚
Faire le *Tikoun* du monde commence par établir la paix autour de soi. Quand le *Shalom* devient une quête active, un état d’esprit et une intention divine, chaque mot, chaque silence et chaque geste prennent une valeur sacrée. Être artisan de paix, c’est porter le Nom divin en soi.
Résumé — Le *Shalom* est un nom divin, une mission morale, et un guide pour notre relation à autrui. Le modèle d’Aaron, les avertissements contre les disputes, et la sagesse du silence nous enseignent les clefs d’un *Tikoun* véritable et durable.
Merci de votre lecture. Retrouvez d’autres éclairages sur notre site.